La scène artistique luxembourgeoise a obtenu gain de cause : 2021 démarre avec l’annonce de la réouverture des salles de spectacle. Mais après une année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19, les questions sont nombreuses. Certains chorégraphes ou danseurs ont-ils disparu du radar ? Les nouvelles initiatives ont-elles fonctionné, ou pas ? La pandémie va-t-elle durablement modifier les pratiques artistiques ? Que va-t-il se passer en attendant l’ouverture d’une « vraie » Maison de la danse ? La Glaneuse s’est entretenue avec le directeur du Centre de création chorégraphique du Luxembourg (TROIS-CL), Bernard Baumgarten, pour faire le point.
Marie-Laure Rolland
Choreographer and dancer Anne-Mareike Hess accepted La Glaneuse’s Carte blanche to take us into the intimacy of her work, focused on the “emotional body”. In this review, she explains why she suspended her third period of residency in Neimënster and took the decision to postpone the creation of « Dreamer ».
Danser, quoi qu’il en coûte. Physiquement et artistiquement. C’est le choix de Valérie Reding, venue de Suisse pour présenter au théâtre d’Esch, le temps d’une soirée, sa toute nouvelle création intitulée m.a.d – pour «mutually affirmed deviance».
Un magnifique quatuor de danseurs a investi la scène de opderschmelz pour la création de Blast. Emanuela Iacopini, Frey Faust, Yuko Kominami et Saju Hari entraînent le spectateur dans un voyage où ils explorent les multiples manières d’exploser, mais aussi de se recomposer.
Alors que la culture du «toujours plus» a le vent en poupe pour séduire un public vite blasé, la chorégraphe, danseuse et pédagogue Emanuela Iacopini a choisi une démarche qui va à contre-courant. L’intelligence du corps est au cœur de son processus créatif. Elle s’en explique dans une interview réalisée en marge de la présentation de sa nouvelle création, intitulée Blast.
« Cette pièce était dans ma tête depuis 10 ans », dit la danseuse Rhiannon Morgan à propos de AdH(A)rA. Ce solo est la première chorégraphie de celle qui dit avoir désormais la maturité pour cet exercice de mise à nu.
Le Luxembourg ne possède (toujours) pas de ballet professionnel mais une initiative née du terrain pourrait, à terme, favoriser un tel projet. La Confédération Nationale de Danse prépare le lancement d’une Junior Company.
« Pendant deux mois, je n’ai plus pensé qu’à ça. Faire cette vidéo de danse. J’en ai oublié la pandémie», raconte Georges Maikel Pires, lauréat du prix du jury du concours «Danse from Home ! », organisé durant le confinement. Son film fait de sa maison familiale une scène fantasmagorique captivante, au carrefour de l’intimité et des non-dits, entre réalité du quotidien et univers fantastique.
Comment faire revivre la scène culturelle ? Le débat risque de nous occuper pendant de longs mois encore. Aussi faut-il saluer la décision du Centre de création chorégraphique du Luxembourg (TROIS-CL) qui a fait un choix radical. Et vital.
Il aura donc fallu le Covid-19 pour que s’épanouisse pleinement la scène chorégraphique du pays. Pas moins de 14 créations luxembourgeoises sont à l’affiche cette saison – contre quatre à cinq pour les bons crus des années précédentes. C’est l’un des phénomènes marquants de cette rentrée. Voici mon tour d’horizon et mes coups de coeurs.