La nouvelle année démarre sous de très beaux auspices sur la scène de la danse. À côté des rendez-vous incontournables comme « Gravity » avec le ballet Preljocaj, on trouve aussi les propositions plus iconoclastes des frères Ben Aïm ou de Martin Zimmermann. La toute nouvelle création du directeur du Centre de création chorégraphique du Luxembourg Trois C-L, Bernard Baumgarten, est aussi à l’affiche. Voici le programme.
Marie-Laure Rolland
Les Kreatur de Sasha Waltz ont envahi la scène du Grand Théâtre de Luxembourg durant deux jours. Cette pièce célèbre les 25 années de création de la chorégraphe allemande, au sommet de sa maîtrise technique. Paradoxalement, on peut se demander si le degré de sophistication atteint n’est pas trop poussé pour parvenir à transporter le spectateur sur les mêmes hauteurs.
Les artistes sont nombreux à s’interroger face aux crises de notre monde : réchauffement de la planète, afflux de réfugiés, creusement des inégalités sociales, montée des extrémismes, tensions internationales… Pour certains, il n’est plus temps de tirer la sonnette d’alarme ; il s’agit désormais d’explorer les réponses à apporter. C’est tout le sens de Warrior, la dernière création de la chorégraphe Anne-Mareike Hess, un phénoménal acte de résistance qu’elle donne à voir par un exercice de métamorphose de son corps.
Dans le bruit et la fureur du monde, vient un moment où se fait sentir un impérieux besoin de calme, de recueillement. C’est ce que nous propose Still, la création de Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola pour deux danseurs, une soprano et un joueur de luth. Sa pièce, comme hors du temps, nous entraîne dans une méditation mélancolique où se ressourcer.
Elle se fait rare au Luxembourg, Carolyn Carlson. Nous n’avons pas le souvenir d’y avoir vu ces dernières années un spectacle de cette Américaine qui a marqué de son empreinte la danse contemporaine française et européenne depuis les années 1970. Crossroads to Synchronicity, programmée au Théâtre d’Esch, a permis de découvrir une pièce emblématique de son univers poétique.
Décembre va être l’un des temps forts de la saison de danse au Luxembourg avec à l’affiche Carolyn Carlson, Sasha Waltz ou Crystal Pite. Un tour du monde de la danse nous est proposé durant un mois qui promet d’être festif. Du Luxembourg – où les nouvelles créations de Jill Crovisier et Anne-Mareike Hess sont à l’affiche – à la Nouvelle Zélande en passant par l’Allemagne, la France, l’Afrique du Sud et le Canada, le dépaysement est garanti ! Voici le programme.
Qui se cache derrière Valérie Reding ? Il faut une interview backstage pour découvrir une jeune femme posée, presque sage, à des années-lumière des photos qu’elle diffuse sur Instagram ou sur son site internet. Sur ces plates-formes, elle est la Wild Child que l’on pourra voir sur la scène du Théâtre d’Esch lors du premier Festival Queer Little Lies organisé au Luxembourg, du 30 novembre au 2 décembre 2018. Avant ce rendez-vous, nous l’avons rencontrée pour mieux comprendre une démarche artistique portée par le questionnement de son asexualité.
Le premier concours européen des Confédérations Nationales de Danse s’est tenu les 3 et 4 novembre 2018 au Luxembourg. 503 jeunes talents âgés de 10 à 18 ans et originaires de six pays se sont présentés devant un jury de professionnels. Quel est le bilan de cette initiative ? Nous avons fait le point avec la présidente de la CND Luxembourg, Marie-Laure Neiseler.
Certaines soirées marquent les esprits. Spectres d’Europe est de celles là. Nous avons pu découvrir à Strasbourg le programme de lancement de la saison 2018/2019 du Ballet du Rhin. Son directeur artistique, Bruno Bouché, y a présenté Fireflies. Un contrepoint poétique à l’autre pièce de la soirée, la reprise de l’œuvre magistrale de Kurt Jooss, La table verte, qui avait été créée en 1932 peu avant l’arrivée de Hitler au pouvoir.
Un vent nouveau souffle-t-il sur la scène de la danse dans l’Est de la France ? Cela fait un an que l’ancien danseur de l’Opéra de Paris, Bruno Bouché, a pris la direction du Ballet du Rhin installé entre Strasbourg, Mulhouse et Colmar. Son ambition d’en faire un « Ballet européen du XXIème siècle » lui a valu d’être sacré « personnalité chorégraphique » 2018 par l’association des critiques de danse. En marge de la présentation de la soirée Spectre d’Europe, nous avons pu le rencontrer.