Cette pièce n’est pas spectaculaire mais elle vient de remporter le Grand prix de la critique en France. Le public du Grand Théâtre de Luxembourg a pu découvrir Finding Now de l’Américain Andrew Skeels. Une proposition au carrefour du hip hop, de la danse contemporaine et de la musique baroque qui séduit par la symbiose créée entre les cinq interprètes.
Marie-Laure Rolland
C’est un danseur auquel les musées du monde entier déroulent le tapis rouge. Il s’est produit du MoMA de New York au Barbican de Londres en passant par le Centre Pompidou de Paris. Le temps d’un week-end, en marge de la Luxembourg Art Week, le chorégraphe américain Trajal Harrell s’est installé au Mudam. L’occasion de découvrir un univers qui interroge l’histoire de la danse dans un processus d’interaction avec le public.
Pour mettre un peu de couleur dans ce mois de novembre, voici un tour d’horizon des spectacles à l’affiche sur les scènes luxembourgeoises. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de découvrir SIEBEN, la création de Jill Crovisier, une virée au Mierscher Kulturhaus s’impose. Dans un autre registre, plus intimiste, on pourra assister à Dudelange au nouveau solo de Yuko Kominami en hommage à son père récemment décédé. Sans oublier une édition du 3 du Trois où l’on retrouve Simone Mousset et Annick Pütz.
Il tient le haut de l’affiche sur la scène internationale. 16 ans après avoir quitté Jérusalem pour s’installer à Londres, dix ans après avoir créé sa compagnie, l’Israélien Hofesh Shechter fait entendre sa voix singulière dans la danse contemporaine. Réputation surfaite ou justifiée ? Pendant une semaine, sa compagnie s’est installée en résidence au Grand Théâtre de Luxembourg. L’occasion d’une plongée dans son univers chorégraphique à travers la présentation de trois pièces, un workshop pour danseurs professionnels et une rencontre avec le public.
Hasard du calendrier, deux pièces de la compagnie Corps in Situ autour de la thématique du voyage ont été présentées la même semaine sur deux scènes distinctes. D’un côté SaC à DoS ou le voyage choisi. De l’autre LEAVE ou le voyage subi. Ce télescopage peut ainsi se voir comme un reflet de notre monde où, selon la perspective, la notion de déplacement prend une connotation radicalement différente.
«Je ne suis pas quelqu’un qui parle très bien. C’est par la danse que je sais m’exprimer». Nous retrouvons Georges Maikel Pires Monteiro au Centre de création chorégraphique de Luxembourg. La répétition du solo qu’il danse cette semaine au Mierscher Kulturhaus vient de s’achever. Il a accepté notre demande d’interview mais, au fond du regard de cette personnalité chaleureuse, s’échappe un soupçon d’angoisse à l’idée de parler de son travail. Et s’il n’y parvenait pas ? Le doute est là, comme il est au cœur de !MAKKI?!, sa nouvelle création dont précisément il va être question.
Le calme du chorégraphe contraste avec ses spectacles à haute tension. Regard lumineux et sourire en coin, l’Israélien Hofesh Shechter a l’assurance tranquille de ceux qui savent où ils vont. Sa compagnie, basée à Brighton, est l’un des ensembles les plus en vue de la scène contemporaine européenne depuis la création de Political Mother en 2010. Une pièce que le public du Grand Théâtre de Luxembourg peut découvrir lors de l’une des trois soirées dédiées au travail du chorégraphe. Dans un entretien, celui-ci en explique les principaux ressorts.
Cela s’appelle prendre le public à contre-pied. En clôture du Festival Clown in Progress à la Kulturfabrik, on a pu découvrir un spectacle dont le titre alambiqué était aussi une forme d’avertissement aux spectateurs : Ça ne s’appelle plus « La princesse elle t’emmerde ». Pour autant, le nouveau titre n’était pas précisé. Une manière de se mettre hors cadre et de nous entraîner là où on ne pensait pas aller.
Le parti pris de la dernière création d’Andrea Rama, A Line Supreme, est ambitieux. Il s’agit d’une pièce minimaliste pour quatre danseurs autour de la figure de la ligne, cela sans autre support musical que la production sonore des interprètes. Cette chorégraphie exigeante a dans l’ensemble tenu ses promesses lors de la première au Grand Théâtre de Luxembourg.
Est-ce parce qu’il en avait assez de tourner en rond ? Après 3,14 Π, Andrea Rama travaille à sa nouvelle création A Line Supreme. Le chorégraphe originaire d’Albanie, qui vit entre Luxembourg et Berlin, met la barre plus haut avec cette pièce pour quatre danseurs et un dispositif acoustique géré en direct. Avant la première le 4 octobre au Grand Théâtre de Luxembourg, nous avons pu le rencontrer.