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Comment Cai Glover, sourd profond, danse son handicap

29 avril 2019
Comment Cai Glover, sourd profond, danse son handicap
Cai Glover est danseur dans la compagnie Cas Public (photo: Claudia Chan Tak)

Les Rotondes de Luxembourg étaient sold out pour la présentation de 9, une chorégraphie signée par la Canadienne Hélène Blackburn pour sa compagnie Cas Public. Cinq danseurs sont sur scène, parmi lesquels Cai Glover, devenu sourd profond à l’âge de huit ans des suites d’une méningite. Lors d’un entretien, il nous a parlé de la libération qu’a représenté pour lui la découverte de la danse.

Avec sa silhouette petite et musclé, son visage affûté encadré d’une coupe à raz surmontée d’une touffe noire bouclée, ses yeux perçants et son tatouage au bras gauche, Cai Glover a des allures de Bad Boy qui se serait assagi à l’école du ballet classique puis contemporain. Le jeune homme de 33 ans, originaire de Vancouver au Canada, fait partie depuis sept ans de la compagnie québécoise Cas Public créée par Hélène Blackburn. Il est aussi au centre de la pièce intitulée 9, en référence à l’illustre neuvième symphonie composée par Beethoven alors qu’il était sourd.

Un geste symbolique ouvre 9. On voit Cai Glover enlever ses prothèses auditives. Là, il danse sans filet, c’est-à-dire sans la musique qui guide en principe ses pas lors des répétitions. Tout se joue dans le regard entre les danseurs. « C’était très stressant lors de la création en 2016. Maintenant je m’y suis habitué mais cela demande une vigilance extrême, pour moi comme pour mes partenaires », dit-il. Dans cette chorégraphie menée à train d’enfer, les risques de collision ou de sortie de route sont élevés.

A l’issue de la représentation, le danseur accepte de répondre à nos questions comme il vient de le faire avec les nombreux élèves qui ont vu le spectacle. Équipé de ses appareils auditifs, il n’a pas de problème pour s’exprimer. Il n’était pas sourd de naissance.

Comme Michael Jackson

Sur son crâne, côté droit, est dessinée une grande virgule blanche.  Ce n’est pas une coquetterie, comme on en voit chez les footballeurs, mais la marque de l’opération qu’il a subie pour qu’on lui installe un implant auditif. Son oreille gauche a été davantage épargnée par la méningite et peut se suffire d’un appareil auditif externe. Il entend suffisamment pour communiquer mais observe que cela lui demande un effort. Les bruits sont déformés. «Même si j’écoute quatre fois la même musique, j’aurai l’impression qu’il s’agit de quatre musiques différentes », dit-il.

Plus que la surdité, c’est sa petite taille qui a tout d’abord orienté Cai Glover vers la danse. Il comprend vers 16 ans qu’il ne pourra jamais devenir basketteur mais a besoin de trouver un exutoire à l’énergie qui est en lui. Il entre dans une école de ballet où il est formé à la technique classique aussi bien qu’au hip hop et au jazz.

Il est alors un gamin solitaire qui souffre de la difficulté à comprendre correctement ses copains de classe. Le brouhaha des salles de classe ou des cours de récréation créent des résonnances qui brouillent les paroles. « Je n’osais pas parler de mon handicap. Je préférais rester dans mon coin ». Et puis arrive la révélation. « Un jour, des copains d’école m’ont demandé de danser comme Michael Jackson. Tout le monde s’est mis en cercle autour de moi. Ça a été un vrai triomphe. C’était un sentiment grisant. Pour la première fois, je n’étais plus seul dans mon coin, j’étais au centre de l’attention et reconnu pour ce que je savais faire ». Il décide de devenir danseur professionnel.

Oser parler de son handicap

Sa performance dans 9 témoigne de l’extraordinaire chemin parcouru. Cette pièce de 50 minutes, très technique et virtuose, explore les sens comme l’ouïe (à travers une création sonore de Martin Tétreault qui remixe Beethoven de manière à simuler un handicap auditif), la vue ou le toucher. Chaque danseur y exprime sa personnalité par une gestuelle qui s’affranchit parfois de celle du groupe. Sur le plateau interviennent aussi des jeunes choisis dans le public pour bousculer l’ordre établi, matérialisé par des chaises plus ou moins miniaturisées. Une vidéo en fond de scène distille le témoignage d’un gamin qui, comme Cai Glover, souffre de surdité. Même si ce n’est pas dit explicitement, 9 souligne que chacun a sa place à trouver dans un monde que nous percevons chacun différemment et où l’on peut s’enrichir de nos différences.

« 9 » de Hélène Blackburn avec Cai Glover (photo: Damian Siqueiros)

Le langage gestuel de la chorégraphie est directement inspirée du texte de « L’Hymne à la joie » – dernier mouvement de la neuvième symphonie de Beethoven – traduite en langage des signes, avec une forte mobilisation des bras autour du visage. D’une veine néo-classique, ce spectacle n’est pas sans rappeler Hofesh Shechter pour sa vitesse et Crystal Pite pour son expressivité.

Quand on lui demande ce qu’il conseillerait à un enfant sourd qui souhaite devenir danseur, Cai Glover répond sans hésiter : « il faut oser parler de son handicap. Sinon on reste dans la colère, la frustration et l’isolement ». L’interview se termine et l’on comprend à la détente de son visage l’effort de concentration que cette interview, réalisée dans le calme de sa loge, lui a demandé. Le sourire aux lèvres, il s’en va de sa démarche souple rejoindre ses collègues qui ont déjà entamé leur pause casse-croûte.

Marie-Laure Rolland

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