Du corps souffrant au corps glorieux

Certains ont peut-être vu ce court-métrage en sélection au Luxembourg Film Festival  2018. Iridescence est un superbe film né de l’amitié qui lie la danseuse Elodie Malanda et la réalisatrice Eileen Byrne. En 2015, Elodie apprend qu’elle a un cancer du sein. Elle va se battre, avec l’aide de ses proches et de l’équipe médicale qui l’entoure, avec la volonté aussi de transformer les cellules tueuses en cellules créatives.

Iridescence raconte en 5’30 minutes ce combat. C’est un pied de nez à la maladie, à l’angoisse, à la souffrance, à la mutilation qui déchire les chairs, aux médicaments qui assomment l’esprit. C’est un cri insolent et muet qui dit la rage de souffrir et la joie de créer, la solitude dans l’épreuve et le partage dans la danse.

Ce film est surtout une ode à la vie. Il émeut par le courage de cette artiste qui dévoile sa maladie sans fard, l’apprivoise et la dépasse à travers la danse, dans le cadre brut d’un hall industriel désaffecté. La caméra délicate mais sans fausse pudeur de Eileen Byrne, le montage dynamique et fluide des images accompagnent la danseuse dans cette sorte de coming out vital. Au fil de ce parcours, elle se pare de ses couleurs de guerrière jusqu’à faire de son corps souffrant un corps glorieux.  Magnifique.

Marie-Laure Rolland

Le film a été récompensé dans différents pays :

• Best Dance Video – PAMA – Paris Arts and Movie Awards, 2017 (France)
• Jury Prize – MYAward Music Video Competition, 2017 (Austria)
• Overachiever Award (Best Student Video) – Austin Music Video Festival, 2017 (USA)
• Best Experimental Short Film – UN WOMEN – San Francisco Film Festival, 2017 (USA)
• Best Music Video – Harlem International Film Festival, 2017 (USA)

Cast

Interprète : Elodie Malanda;  scénario : Eileen Byrne ; image : Rebecca Meining ; son : Christopher Biribauer ; production : Eileen Byrne ; distribution : Eileen Byrne.