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Réalité virtuelle et buto : mon expérience de « Sublimation » à l’épreuve du coronavirus

12 mars 2020
Réalité virtuelle et buto : mon expérience de « Sublimation » à l’épreuve du coronavirus
Yuko Kominami dans "Sublimation" de Karolina Markiewicz et Pascal Piron (photo: Marie-Laure Rolland)

Que peut créer la rencontre entre la réalité virtuelle et la danse buto ? Le duo d’artistes Karolina Markiewicz et Pascal Piron a imaginé un dispositif intitulé « Sublimation », avec la complicité de la danseuse Yuko Kominami. J’ai testé l’expérience dans le cadre du Luxembourg City Film Festival. Voici mes impressions à l’issue de ce voyage sensoriel qui a un peu tourné à la course d’obstacles.

  1. Une mise en scène incitative

L’une des réussites du projet «Sublimation » est sa scénographie. On n’entre pas d’emblée dans l’univers de la danseuse de buto Yuko Kominami. Il y a une mise en scène dont on est l’un des acteurs. L’expérience se fait pas à pas, à la manière d’un rituel dans trois espaces différents, séparés par des rideaux de fils noirs. On peut y voir une évocation des pavillons japonais cloisonnés de fines parois amovibles. Le parcours est ponctué d’un sas de décompression, d’un espace d’expérimentation et  finalement d’un lieu de décryptage.

  1. Un dispositif technique contraignant

Au Théâtre de Chaillot à Paris, toutes les représentations en VR de WHIST, qui étaient à l’affiche, ont été reportées à une date ultérieure en raison du coronavirus. Au Grand-Duché, en ce samedi 7 mars 2020, le pavillon de la VR continuait comme si de rien n’était pendant le Luxembourg City Film Festival*.

Pour s’immerger dans « Sublimation », le spectateur doit porter un casque de VR et enfiler des gants connectés. Sans vouloir verser dans la psychose, j’ai demandé à une hôtesse si les casques étaient désinfectés entre deux spectateurs. Elle m’a montré un flacon de désinfectant posé par terre sans me préciser clairement s’il avait été utilisé ou pas avant mon arrivée. C’est donc avec un sentiment moyennement serein que je l’ai vue me poser le casque sur la tête, positionner les écouteurs et m’enfiler deux gants connectés.

Un autre médiateur d’une installation de VR m’a indiqué qu’il n’avait pas eu de consignes sanitaires particulières. S’il a pris l’initiative de désinfecter « régulièrement » le casque, il a admis qu’il ne le faisait pas encore « systématiquement ». Mais au train où vont les choses, il commence à ne plus être trop rassuré pour lui-même. Le domaine de la VR est un champ d’expérimentation dont les fantassins sur le terrain ne sont pas les mieux armés. Ce qui ne les empêche pas de garder le sens de l’humour, parlant de « réalité viruelle »…

Virus ou pas, le casque est un élément problématique pour l’expérience de la VR. Lourd et encombrant, il est difficile d’en faire abstraction. A fortiori pour les gens qui, comme moi, ne sont pas de grande taille et ont la sensation d’être accrochés par la tête à un cordon ombilical les reliant à l’appareil de diffusion. Pour peu qu’on commence à s’évader, le câble qui se coince ou le casque qui bouge sur la tête vous ramène vite les pieds sur terre. Un obstacle bien réel à l’immersion virtuelle. En attendant des technologies plus légères et sans câble.

  1. Le scénario et ses limites

 « Sublimation » propulse le spectateur pendant 15 minutes au sommet d’un haut plateau perdu dans une sorte d’espace cosmique où évoluent de splendides blocs d’aspect minéral, tels des quartz scintillants de couleurs pastels. Me voilà face à une silhouette blanche qui me demande si je veux danser avec elle. Bien sûr ! Je suis là pour ça, donc je m’applique à reproduire ses gestes lents inspirés de la technique japonaise du buto. Mes gants connectés sont visualisés dans l’espace mais je ne vois pas le reste de mon corps.

Jusque-là, tout va bien. Je suis séduite et intéressée par le design, l’atmosphère, l’interactivité proposée. Mais je vais me rendre compte que le scénario ne fonctionne pas avec le principe d’immersion à 360° propre à la VR.

Après un laps de temps, des fils dorés (nommés « fractales » dans le descriptif du projet) s’échappent de mes mains virtuelles et s’agglomèrent aux blocs de quartz. On peut y voir une métaphore de la fusion entre l’énergie du mouvement et l’univers, à la base de la technique buto. Mon regard glisse tout au long de l’architecture de ces blocs. Je réalise qu’ils encadrent la danseuse mais que j’en suis également entourée. Le sol s’est modifié. Un précipice plonge à mes côtés.

Problème : j’hésite entre regarder devant pour suivre mon cours de buto et propulser mes fractales dans l’espace, ou me tourner pour prendre la mesure de l’environnement mouvant qui m’enveloppe.

Bref, je ne sais plus où donner de la tête. Et voilà que le câble de mon casque me tire du côté opposé à celui qui m’intéresse. La danseuse, elle, continue imperturbablement ses mouvements. J’ai chaud. Je tente de reprendre mes mouvements. Oui mais j’ai envie de regarder si le précipice s’est rapproché. La musique cosmique m’agace. Je me retourne pour regarder les blocs monumentaux qui se rapprochent. Nouveau coup de câble au niveau de la tête. Stop.

  1. Décryptage

Le troisième espace offre un sas de décompression qui arrive à point nommé. Je m’assieds face à un écran, casque d’audition sur les oreilles. Un film montre Yuko Kominami, vêtue d’un kimono blanc, qui danse sur la musique électro-acoustique créée par Kevin Muhlen. La séquence est relativement brève. Elle permet de découvrir ce que la VR ne représentait pas : le visage de la danseuse, et surtout cette phase d’extase dans laquelle elle semble plongée lorsqu’elle danse, yeux révulsés en arrière, allant chercher au fond d’elle-même la source de son mouvement.

Yuko Kominami dans « Sublimation » de Karolina Markiewicz et Pascal Piron (photo: Marie-Laure Rolland)

Le léger vertige ressenti lors de la séquence de VR, au bord du précipice, serait-il une manière de rendre palpable l’état de flottement dans lequel évolue le danseur de buto ? Rétrospectivement, je peux me poser la question. Toujours est-il qu’au moment où j’étais coiffée de mon casque, je n’ai pas fait le rapprochement.

Finalement, même si l’expérience n’est pas vraiment concluante, on peut saluer la volonté de Karolina Markiewicz et Pascal Piron d’expérimenter artistiquement les potentialités de la VR. Le projet a été sélectionné au Luxembourg City Film Festival mais aussi à la Biennale de Cinema Venice VR 2019. Ce nouveau média a jusqu’à présent surtout fait ses preuves pour ses applications pratiques et commerciales, lesquelles justifient de surmonter les énormes contraintes de la VR : non seulement techniques et sanitaires mais aussi de diffusion, de coût financier et de dépense énergétique. Mais on ne voit pas pourquoi un média qui convoque esthétique, émotion et narration devrait se limiter au champs commercial.

Qui sait, peut-être  » Sublimation  » suscitera-t-il aussi la curiosité du spectateur pour le buto? Voir Yuko Kominami sur scène, voilà une expérience qui vous remue les tripes et marque durablement les esprits ! Pas besoin pour cela de tout le tralala de la VR.

Marie-Laure Rolland

 

* Le 12 mars 2020 à 19h, le communiqué de presse suivant a été diffusé par le Centre culturel de rencontres Neimënster: 

« Compte tenu des dernières évolutions autour du risque de propagation du COVID-19, Film Fund Luxembourg et neimënster sont au regret de devoir clôturer le Pavillon Réalité Virtuelle dès ce jeudi soir et ce 3 jours avant la fermeture officielle du 15 mars 2020.

Nous vous remercions de votre compréhension et vous remercions pour l’intérêt que vous avez porté à cette 3eédition ! 

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