Keersmaeker transfigure la Philharmonie Luxembourg

par Marie-Laure Rolland

De la danse sur la scène de la Philharmonie Luxembourg : voilà qui est rare. Mais c’est une chorégraphe bien connue dans le pays, Anne Teresa de Keersmaeker, qui s’est vue dérouler le tapis rouge, un peu moins de six mois après qu’elle a dansé «Violin Phase» au Mudam.

« Verklärte Nacht », sur une musique d’Arnold Schönberg interprétée par l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, est l’un des six volets du Red Bridge Project proposé durant la saison 2017-2018 par le Grand Théâtre, le Mudam et la Philharmonie Luxembourg.

Cette pièce a été présentée au Kirchberg dans une version pour deux danseurs et un orchestre en formation réduite. Elle avait été dansée en 2006 au Grand Théâtre de Luxembourg, dans une version pour sextet de musicien et 12 danseurs.

Version light

La chorégraphie s’inspire d’un poème de Richard Dehmel. Une femme avoue à l’homme qu’elle aime qu’elle porte l’enfant d’un autre. Avec deux danseurs, la trame narrative est assez explicite et l’on peut dire que cette version est la plus bauschienne des pièces de Anne Teresa de Keermaeker par sa théâtralité.  Elle est sans doute mieux adaptée à un public davantage familier de  l’univers de la musique que de celui de la danse. Il faut souligner que la musique est une œuvre de jeunesse de Schönberg, teintée de romantisme tardif.

La version pour 12 danseurs est plus intéressante d’un point de vue chorégraphique. Elle démultiplie le couple à travers trois hommes et trois femmes, dans une perspective quasi cubiste. Il s’en dégage une image plus subtile dont les multiples angles d’observation soulignent la complexité de la relation amoureuse.

La chorégraphe, venue sur scène après la représentation, a été chaleureusement applaudie par le public.

Marie-Laure Rolland

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