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JINJEON de Jill Crovisier : Le côté obscur de la force

25 juin 2021
JINJEON de Jill Crovisier : Le côté obscur de la force
JINJEON de Jill Crovisier (Photo JC Movement)

Comment habiter collectivement notre monde ? Comment y trouver sa place individuellement ? Ces questions innervent le travail de la chorégraphe Jill Crovisier, qui ne cesse d’impressionner par sa pertinence et sa créativité.

par Marie-Laure Rolland

Quelle pièce et quels interprètes ! JINJEON est une œuvre dont on sort sonné, bousculé, déconcerté. Mais aussi questionné par ses revirements et cette fin interminable, puissante visuellement, qui finit par nous engloutir dans la nuit de nos propres doutes existentiels.

La première, qui aurait dû avoir lieu en décembre 2020 au Grand Théâtre de Luxembourg, a été reportée au 19 juin 2021. Ce contretemps aura obligé Jill Crovisier à reprendre le rôle confié à une danseuse indisponible. 

Pour avoir assisté à l’avant-première en décembre, je peux dire que ces six mois auront permis aux danseurs (Ardian Hartono, Amy Josh, Marie Hanna Klemm, Scott Jennings, Isaiah Wilson) de faire mûrir leur personnage, de se l’approprier plus en profondeur pour le rendre davantage vibrant. La structure de la pièce n’a pas changé. Son relief est désormais tout autre. Le progrès peut aussi découler du temps suspendu. Ce qui, d’une certaine manière, fait partie de la réflexion de JINJEON, mot qui signifie « progrès » en coréen.

La pièce est un récit visuel et sonore qui met en scène, dans un cadre qui reste abstrait, six personnages. Ceux-ci évoluent sur, et autour, d’un grand tapis de sol blanc. Le reste du Studio du Grand Théâtre est plongé dans le noir. La pièce démarre par petites touches. Duo et solos se succèdent ou se juxtaposent sans qu’on en comprenne le sens. Tandis que les uns évoluent sur le tapis blanc, d’autres semblent en embuscade sur le côté ou derrière le fond de scène, tels les vigiles d’un dispositif qui nous échappe. Au fil de la chorégraphique vont se cristalliser les tensions qui traversent les six personnages, faisant émerger un possible sens à donner à tout cela.

La mécanique du progrès

Qui sont-ces individus ? Des humains, des robots, des extraterrestres ? Quand on croit avoir la réponse, ils s’échappent dans une autre direction à travers une gestuelle qui se modifie de manière imperceptible ou complètement inattendue. Ces identités floues, mouvantes, oscillent entre des gestes souples, déliés, parfois tendres, et des mouvements d’automates tels qu’on pouvait déjà les voir dans « ZEMENT, the solo » ou SIEBEN.

Le ballet des costumes souligne le caractère versatile mais aussi fragile de l’identité de ces personnages, qui se modifie pratiquement d’une scène à l’autre. Leurs costumes sont des signaux d’identité, des marques de différenciation ou de reconnaissance mutuelle. On peut aussi y voir des carapaces derrière lesquelles ils maintiennent l’autre à distance.

Par boucles successives, les personnages basculent imperceptiblement du côté obscur de la force du progrès. Celui-ci est suggéré de manière ironique lorsqu’un danseur manipule une voiture télécommandée, une autre berce dans ses bras une précieuse et énigmatique plante en pot, ou encore à travers ces lunettes qui modifient la gestuelle de ceux qui les portent, à la manière des expériences de réalité virtuelle. En toile de fond émerge une question sous-jacente: et si le progrès technologique faisait de nous nos propres ennemis?

Une seule famille

Marie Hannah Klemm dans JINJEON de Jill Crovisier (photo: JC Movement)

JINJEON est une chorégraphie de la rupture, des changements de rythme, des accélérations et ralentis. On est plongé dans une atmosphère artificielle, ce que souligne la musique électroacoustique où se mêlent beat de hip hop, valses classiques ou fado mais aussi hennissements de chevaux et tirs de pistolet, le tout ponctué de plages silencieuses. Les clins d’oeil cinématographiques ne manquent pas.

Outre cette signature musicale en forme de collage, on retrouve dans la pièce un langage gestuel et des accessoires récurrent chez la chorégraphe (les manteaux bleus, les lunettes noires), mais aussi une esthétique aux réminiscences pop, faisant de ses créations un grand continuum et de tous ses personnages une seule famille, au coeur de cette « Comédie humaine » qui ne cesse de fasciner les artistes.

A travers cette pièce, Jill Crovisier prouve une nouvelle fois qu’elle est une brillante touche à tout, une artiste polyglotte à la fois danseuse, chorégraphe, sound designer, vidéaste, costumière, productrice. Le talent de la lauréate 2019 du Lëtzbuerger Danzpräis tient aussi à sa capacité à fédérer autour d’elle un casting de danseurs dotés d’une présence scénique à la fois forte et éclectique (parmi lesquels Marie Hannah Klemm, déjà présente dans SIEBEN, et Isaiah Wilson, qu’on retrouvera dans sa pièce en cours de création, SAHASA).

Somme toute, avec son énergie et sa créativité, elle est à la scène chorégraphique luxembourgeoise ce que Xavier Dolan est au cinéma canadien.  Chapeau l’artiste !

Voici le teaser de la pièce :

 

 

 

 

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