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Angelin Preljocaj : « La danse est un champ infini de recherches »

4 février 2019
Angelin Preljocaj : « La danse est un champ infini de recherches »
"Gravité" de Angelin Preljocaj (photo: Jean-Claude Carbonne)

Les années passent mais sa passion ne s’émousse pas. À 62 ans et avec 52 oeuvres au répertoire du Ballet qu’il dirige à Aix-en-Provence, le chorégraphe Angelin Preljocaj n’en a pas fini d’explorer le corps et le mouvement. Lors d’une rencontre en marge de la présentation au Grand Théâtre de Luxembourg de Gravité, nous lui avons demandé ce que cette création représente dans son parcours.

 Sa carrière est colossale mais c’est un petit homme simple et cordial, silhouette fine et allure tonique, qui se présente au rendez-vous. Il vient d’achever les derniers réglages avec les danseurs et les techniciens avant la représentation du soir. Un moment incontournable pour ce perfectionniste qui essaie toujours d’être présent lors des spectacles.

Angelin Preljocaj est l’un des grands stylistes de la scène chorégraphique contemporaine. Cet enfant de réfugiés politiques albanais, né en France en 1957, a découvert la danse classique à l’adolescence avant de s’initier à la danse contemporaine à 18 ans auprès de Karin Waehner puis de l’Américain Merce Cunningham. Il danse au début des années 80 dans la nouvelle Mecque de la danse française à Montpellier avec Dominique Bagouet, avant de voler de ses propres ailes.

Son oeuvre protéiforme éblouit aussi bien dans des solos tels L’annonciation (1995) que dans des grands ballets comme Le Parc (1994) ou Siddharta (2010) créés pour l’Opéra de Paris. Sa curiosité est sans limite. Il fait son miel du profane et du sacré, de la nature et de toutes les cultures pour faire jaillir des oeuvres qui alternent entre abstraction et narration en s’appuyant sur une écriture corporelle ciselée comme un joyau. Ses collaborations artistiques l’ont amené à travailler avec des personnalités aussi différentes que le réalisateur et dessinateur Enki Bilal (Roméo et Juliette, 1990) ou Pascal Quignard (L’Anoure, 1995), à explorer le dialogue du corps et des nouvelles technologies (Helikopter, 2001) ou à se produire seul sur scène dans l’interprétation d’un texte de Jean Genêt (Le Funambule, 2009).

Gravité est une pièce pour 13 danseurs qui a été créée en septembre 2018 à la Biennale de la Danse de Lyon sur des musiques Maurice Ravel, Johann Sebastian Bach, Iannis Xenakis, Dimitri Chostakovitch, Daft Punk, Philip Glass et 79D.

Angelin Preljocaj, laissez-moi commencer par une boutade: la gravité, pour un danseur, c’est grave ?

Vous savez, c’est une question essentielle à laquelle est confrontée le danseur en particulier toute sa vie, et l’humanité en général aussi. L’idée de se redresser pour quitter le champ des animaux et devenir un bipède, cela a été une aventure de la gravité. Donc on est là dans les prémisses et les mécanismes de l’humanité.

Pourquoi ce projet à ce stade de votre parcours ?

J’avais envie de faire quelque chose d’abstrait, presqu’un travail de laboratoire sans rompre complètement avec le travail plus narratif que je peux faire sur des projets comme Blanche-Neige ou Roméo et Juliette. J’ai pensé que la gravité est quelque chose à la fois de très abstrait comme thématique, et très concret au quotidien pour chacun d’entre nous. Cela nous raconte quelque chose.

Est-ce un contre-pied à notre humanité qui est de plus en plus hors sol dans le monde virtuel ?

Oui, on peut dire que c’est une manière de revenir aux fondamentaux. Mais j’ai aussi pris en compte le fait que toutes les danses du monde ont une manière différente d’aborder la gravité. Les danses tribales sont plus frappées dans le sol. Certaines danses folkloriques comme celle des derviches essaient de tournoyer.  La danse classique fait un travail d’échappement de la gravité à tel point que ce désir d’élévation a porté les danseuses sur leurs orteils puis sur les pointes. La danse contemporaine, elle, décide non pas de s’émanciper de la gravité mais d’en faire un partenaire, un compagnon de route pour créer le mouvement, le vivre. On travaille dans le sol, sur le poids, sur l’énergie qui descend dans la terre.

La question de la gravité est au cœur de la danse, pourquoi y consacrer une pièce spécifique ?

Il y a là une démarche assumée, consciente. J’ai essayé tout au long de cette création d’inventer une écriture de la gravité, comme si je voulais donner à lire la gravité avec le corps, avec des équations physiques, corporelles.

Qu’avez-vous trouvé au terme de cette recherche ?

J’ai trouvé des qualités de mouvement différentes en prenant conscience de la résistance de l’espace. Par exemple, faire un mouvement lent est une chose. L’effet est différent si le même mouvement lent est réalisé avec la sensation de la résistance de l’air. La qualité du mouvement, sa structure musculaire interne sont différentes.

Toute votre oeuvre est axée sur l’exploration du mouvement. Qu’est-ce qui vous incite à toujours pousser plus loin cette quête ?

C’est la passion de ma vie. J’ai commencé la danse pour des raisons un peu anecdotiques. La vraie question est pourquoi j’ai continué. Eh bien c’est parce que j’ai découvert la profondeur de ma relation au mouvement, au corps. La danse est un champ infini de recherches. J’ai senti très vite que j’allais y passer ma vie.

Comment se passe le travail avec les danseurs lors d’une création ?

Jusqu’à il y a une quinzaine d’années, quand j’étais moins sûr de moi, j’arrivais au studio avec les phrases chorégraphiques prêtes. Les danseurs apprenaient le matériau de manière très précise. De plus en plus, j’arrive au studio sans avoir préparé mes répétitions. Je commence devant les danseurs sans trop savoir ce que je vais faire. Je cherche et ils cherchent avec moi. Ils sont une sorte de miroir, de chambre d’enregistrement de ce que je fais tout en le modifiant aussi parce que parfois ils captent des choses que je n’ai pas faites, ou bien ils captent des choses que je n’ai pas faites consciemment. Tout cela crée cette collaboration étrange.

Votre compagnie compte 24 danseurs, tous remarquables. Comment les choisissez-vous ?

Je les choisis lors d’auditions. Je ne cherche pas des danseurs. C’est avant tout leur personnalité qui m’intéresse. Je cherche des personnes qui dansent très bien. Beaucoup ont un parcours classique à la base, mais pas tous. Certains sont avec moi depuis plus de dix ans, ce qui est très agréable car cela crée une complicité, une collaboration dynamique.

« Gravité » de Angelin Preljocaj (photo: Jean-Claude Carbonne)

Au-delà de l’aspect émotionnel du mouvement, il y a chez vous comme un besoin de rationalisation de la danse. Vous parlez « d’équations ». Les mouvements de vos créations sont notés sur des partitions selon le système Benesh. Pourquoi ?

Pour moi la danse n’est pas du tout l’art de l’éphémère. Je dirais même que c’est un art extrêmement concret, matérialisé, incarné. On ne dit pas de la musique que c’est un art de l’éphémère parce qu’il y a des partitions qui sont là et qui passent le temps, les époques, les modes. On peut toujours revenir à la partition. C’est le garant de la structure de l’œuvre. Elle permet toutes les strates d’interprétation possibles qui s’accumulent. Certaines œuvres deviennent des chefs d’œuvre parce qu’elles sont habitées de toutes ces interprétations. Pour ma part, je note les ballets afin de les matérialiser et de permettre au temps de faire aussi son œuvre. Le New York City Ballet ne danse pas mes ballets de la même manière que l’Opéra de Paris ou la Scala de Milan. A chaque fois, l’œuvre s’en trouve enrichie.

Les vidéos ne peuvent-elles pas jouer ce rôle de témoin ?

Elles sont le témoin d’une interprétation. Comme pour un disque. Bach, ce n’est pas Bach joué par Glenn Gould. Lorsqu’on me montre une vidéo de danse, j’ai toujours un doute. Je me demande où est l’interprétation et où est la chorégraphie.

Quel regard portez-vous sur vos œuvres lorsqu’elles sont reprises par d’autres interprètes que ceux de votre compagnie ?

C’est très intéressant. Voyez par exemple Le Parc qui a été créé à l’Opéra de Paris, puis repris à l’Opéra de Berlin, à la Scala de Milan, au Mariinsky et j’en passe, eh bien tous le dansent différemment. Pourtant c’est le même ballet. Les Russes ont une manière de décliner les pas de deux amoureux d’une manière totalement différente des danseurs de l’Opéra de Paris. C’est une question de style des danseurs. Les Noces, sur une musique de Stravinsky, a été repris par la Batsheva Dance Company sous la direction de ma choréologue Dany Lévêque. Ils le dansaient comme une fête de Kibboutz alors qu’en France c’était beaucoup plus dramatique, lié à mon histoire personnelle.

Propos recueillis par Marie-Laure Rolland

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