C’est un spectacle dont on ressort un peu sonné. Déboussolé. Une overdose de musique, de contrastes de lumière, de bascules d’atmosphère, de corps qui s’excitent. Cela s’appelle Art.13 et nous balance à la figure les deux alinéas de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Marie-Laure Rolland
On ne se refait pas. Le Luxembourg est un pays de traditions qui apprécie sa « Gemütlichkeit « . Aussi n’est-il guère étonnant que le Grand Théâtre de la ville mise sur la continuité plutôt que sur la rupture. On feuillette le programme de la saison prochaine comme on le ferait d’un album de famille. Quand cela nous vaut la venue de Sasha Waltz, Preljocaj, Hofesh Schechter, Anne Teresa de Keersmaeker ou Akram Khan, qui s’en plaindrait ?
Un violoncelliste, cinq danseurs, six Suites de Bach. Tels sont les termes de l’équation qui a donné naissance à « Mitten wir im Leben sind/ Bach6Cellosuiten », chorégraphié par Anne Teresa de Keersmaeker. L’initiateur de ce projet est l’un des plus brillants violoncellistes actuels sur la scène internationale, le Français Jean-Guihen Queyras. En marge de la présentation de la pièce sur la scène du Grand Théâtre de Luxembourg, il a accepté de nous parler de cette première pour lui.
L’appellation de cette pièce peut induire en erreur. Avec Autobiography, que l’on a pu découvrir sur la scène du Grand Théâtre, le chorégraphe britannique Wayne McGregor ne nous propose pas de revisiter son parcours d’artiste surdoué de la scène de la danse contemporaine, à la manière d’un Jérôme Bel par exemple. Voilà qui serait trop simple pour celui qui, depuis plus de deux décennies, repousse les limites de la danse en dialogue avec d’autres disciplines – qu’elles soient artistiques, scientifiques, technologiques. Cette fois, il s’intéresse à la mémoire du corps, à cette archive sous-terraine qui modèle notre présent et nous projette dans le futur. En convoquant rien moins que les recherches sur son génome.
C’est une première pour la chorégraphe luxembourgeoise Sylvia Camarda aussi bien que pour la chaîne de télévision arte. La série Move !, que l’on peut suivre en replay sur le site de la chaîne jusqu’au 21 mai 2018, propose de parler de notre monde autrement, par le prisme du mouvement. Une manière de faire descendre la danse de son piédestal pour la mettre de plein pied dans notre société. L’idée est géniale. Sa concrétisation un peu plus mitigée. Nous avons passé les épisodes au crible de différents critères.
Avant le marathon de danse qui nous attend en juin, le mois de mai nous propose une belle mise en jambe. Découvrez en photos et vidéos les rendez-vous à ne pas manquer, entre hip hop, classique et contemporain.
Être sélectionné pour participer au programme des Emergences, c’est un peu comme tirer un numéro gagnant au loto. Pas forcément le gros lot, car le budget n’est pas faramineux, mais il s’agit pour les jeunes chorégraphes d’une opportunité exceptionnelle de travailler pendant une année dans le cadre professionnel du Trois C-L , avec le conseil d’un artiste confirmé (cette année la Française Camille Mutel) et devant un public curieux de s’ouvrir à de nouveaux horizons. Autant dire qu’il ne faut pas manquer sa chance.
C’est un tour de force. Humainement et artistiquement. Il suffit d’assister à une répétition pour s’en convaincre. Ce jour là, il y a eu filage toute la journée au Mierscher Kulturhaus pour peaufiner le nouveau spectacle du projet blanContact. Les chorégraphes Annick Pütz et Thierry Raymond sont aux commandes. La première de «A part être» a lieu le vendredi 20 avril, ultime étape d’un parcours qui a débuté deux ans plus tôt.
Non, elle n’est pas luxembourgeoise ! Lorsqu’on s’appelle Laura Arend, difficile d’échapper à la question. Dans un sourire, la danseuse et chorégraphe précise que c’est en voisine qu’elle est venue pour une résidence de deux semaines au Centre de création chorégraphique de Luxembourg (Trois-CL) afin de travailler sur Anna, sa nouvelle création.
Peut-on «exposer» une pièce de danse comme on le ferait d’une scultpture ou d’un tableau ? Telle est la question à laquelle la chorégraphe flamande Anne Teresa de Keersmaeker répond dans «Work/Travail/Arbeid». Cette pièce a été présentée les 14 et 15 avril au Mudam après avoir été dansée au Wiels de Bruxelles, au MoMA de New York et au Centre Pompidou à Paris. Il s’agissait du cinquième volet du Red Bridge Project qui s’est décliné cette année des deux côtés du Pont rouge au Luxembourg, entre le Grand Théâtre, la Philharmonie et le Musée d’art moderne.