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Avec Saeed Hani à l’origine du monde

17 mai 2023
Avec Saeed Hani à l’origine du monde
"Khaos" de Saeed Hani (photo: Blackgate media)

J’ai pu voir en avant-première KHAOS, la nouvelle pièce d’un chorégraphe venu de Syrie qui a fait de la nudité une arme de combat contre toute forme de diktat. De fait, l’authenticité de son art est désarmante.

par Marie-Laure Rolland

Cela fait quelques années que j’entends parler du travail de Saeed Hani mais le hasard du calendrier fait que je ne suis jamais parvenue à voir l’une des cinq pièces à son répertoire. Le scénario allait se répéter avec sa nouvelle création, KHAOS, dont la première est à l’affiche du Kulturhaus de Mersch le vendredi 19 mai. Je me suis résolue à demander à Saeed la possibilité d’être présente au filage, c’est-à-dire le moment où la pièce est jouée pour la première fois dans son intégralité, avec interruptions si nécessaire.

Quelle n’a pas été ma surprise d’assister à une représentation parfaitement ficelée et interprétée, après seulement six semaines de travail en studio avec les sept danseurs au casting (mais aussi une année de travail préparatoire). Un quasi sans faute – hormis peut-être un détail de lumière – qui m’a permis de découvrir la pièce dans un contexte certes particulier, puisque j’étais la seule spectatrice, mais qui ne laisse aucun doute sur sa qualité. Courez-y !

La nudité comme acte de résistance

L’une des spécificités du travail de Saeed Hani est l’emploi de la nudité. Ce n’est pas nouveau en soi. L’histoire de la danse contemporaine est traversée de questionnements ou mises en scène du corps nu, matériau d’un langage chorégraphique pris en tension entre notre nature primordiale et le vernis social. Ces interrogations reviennent actuellement en force avec une nouvelle génération d’artistes, en particulier des femmes, parmi lesquelles Valérie Reding, qui veulent affirmer leur point de vue sur la question (on lira à cet égard l’article de Rosita Boisseau dans le journal Le Monde sur « Le Nu conquérant »).

Ce n’est pas un choix avec lequel je suis d’emblée parfaitement à l’aise, pour des raisons qui tiennent à mon éducation et à mon histoire personnelle. Et puis, après les révélations du mouvement #MeTooDanse, le mythe de la liberté sans limite du génie créateur est tombé de haut. Comme le dit Angelin Preljocaj, « la posture peut être une imposture ». Cela amène à jeter rétrospectivement un autre regard sur certains spectacles – je pense par exemple à « Je suis sang » (2001) ou « Histoire des larmes » (2005) de Jan Fabre, dont je me demande bien s’ils trouveraient scène ouverte aujourd’hui, ou dans quelles conditions.

Saeed Hani est à des années-lumière des excès provocateurs d’un Jan Fabre. On peut même penser que certains verront dans son travail une proposition – paradoxalement – presque trop lisse. Ce serait nier ce qui touche au premier plan dans son œuvre, à savoir son authenticité. Il ne cherche pas l’effet de mode. Il crée des images qui résonnent en nous à travers le filtre de sa sensibilité, sa culture, ses questionnements et une forme d’idéal humaniste qui résiste au cynisme contemporain.

Ces visions, telles qu’on les voit dans KHAOS, résultent de son histoire personnelle et des rencontres qui ont émaillé son chemin. Peut-être faut-il avoir grandi dans un village syrien, avoir connu l’ostracisme de l’a-normalité – être homosexuel chrétien en pays musulman – , avoir fui son pays après le déclenchement de la guerre et s’être plongé dans une culture totalement étrangère, en Allemagne et désormais aussi au Luxembourg où est basée sa compagnie, pour connaître les clés qui mènent du chaos à une forme de beauté, dans la perpétuelle recomposition des éléments.

De l’abstraction à la figuration

Saeed Hani crée des images puissantes qui savent trouver une profondeur de champ. Cela passe par la manière dont s’articulent les corps des danseurs ; par une scénographie minimaliste – celle de KHAOS est composée de deux blocs d’escaliers mobiles et de quelques bâtons de bambou ; par de subtils jeux de lumière qui sculptent les corps nus à la manière de l’idéal de la Grèce antique.

La sexualisation du corps n’entre pas dans cette esthétique abstraite. Les yeux s’arrêtent sur le jeu au ralenti des déplacements de lignes et de volumes dans l’espace, sur les textures des mouvements, sur les effets de résonance avec la musique électronique de Jakob Schumo qui modèle habilement les atmosphères.

Progressivement, l’abstraction évolue vers la figuration et on découvre une nouvelle dimension. Paradoxalement, alors qu’ils se couvrent, les corps se sexualisent parce que les signes qu’ils renvoient nous ancrent dans un réel que nous savons décoder. Ce qu’Êve a pu ressentir après avoir croqué la pomme.

Les postures, les gestes changent. Les identités se différencient et s’affirment à travers des scènes de danse de plus en plus intenses où se déploie tout le talent des danseurs (Gabriel Lawton, Kenji Shinohe, Esther Moreno Suarez, Hector Ferrer, Ana Fernández Melero, Alberto Chianello et la toute dernière venue dans la compagnie, Ileana Orofino). Tous sont manifestement portés par les visions de Saeed Hani qui les poussent, en pleine conscience, à sortir de leur zone de confort pour les sublimer.

KHAOS, les 19 et 20 à 20h au Mierscher Kulturhaus. Informations et réservations ici.

A voir également jusqu’au 4 juin, une série de photos de Bert Van Pelt, Andrea Galad, Pit Reding, Michaela Knizova, Felix Keilen, Joshua Ternes sur le making off du spectacle.

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