On danse au Luxembourg : ce qu’il ne faut pas manquer

par Marie-Laure Rolland

Votre agenda n’est pas encore complètement rempli pour la saison 2019-2020 ? Vous avez envie de sortir des sentiers battus et de vous laisser surprendre ? Cela tombe bien. La Glaneuse vous propose ses coups de coeurs à découvrir dans différentes institutions culturelles au Luxembourg. Suivez la guide !

 

L’incontournable 3 du TROIS C-L

C’est le genre de bonne adresse qu’on se repasse sans avoir trop envie que cela s’ébruite. Les places sont limitées mais, si besoin, des chaises sont rajoutées. Le 3 de chaque mois, le Centre de création chorégraphique de Luxembourg invite à partir de 19h à une rencontre informelle pour découvrir des extraits de projets en cours de création, parfois aussi des pièces abouties. On y voit des pépites comme des flops. Entre deux représentations, on mange une soupe ou on boit un verre en papotant avec les artistes ou d’autres amateurs de danse, sans oublier d’aller jeter un coup d’oeil aux vidéos ou photos exposées. Le 3 octobre par exemple, Simone Mousset dévoile un extrait de sa prochaine création, The Passion of Andrea 2. L’entrée de la Banannefabrik de Luxembourg-Bonnevoie est gratuite. On paie en sortant !

Plus d’informations en cliquant ici.

 

Au Kinneksbond de Mamer

Entre les super-productions du Grand Théâtre de Luxembourg et le Trois C-L, il y a le Kinneksbond de Mamer. En quelques années, le passionné Jérôme Konen a réussi à positionner sa maison comme une scène où l’on peut voir des artistes dont la carrière décolle (le Belge Jan Martens en février 2020),  mais aussi des stars dans des formats inattendus (Kader Attou en novembre, Robyn Orlin en mars). Il a par ailleurs développé, dans un registre plus classique, une collaboration très fructueuse avec le Ballet de Metz et l’Orchestre de chambre du Luxembourg (le Petit Prince en décembre, Orphée et Euridyce en mars).

« What does not belong to us » de Sarah Baltzinger (photo: boshua)

A ne pas manquer les 27 et 28/02 : la soirée dédiée à la jeune chorégraphe basée entre Luxembourg et Metz, Sarah Baltzinger. Ceux qui n’étaient pas au festival Aerowaves à Neimënster pourront revoir sa très belle pièce, What does not belong to us. Ce sera aussi l’occasion de découvrir sa nouvelle création autour de la question de la transmission et de l’héritage, Don’t you see it coming.

Autre soirée qui promet d’être surprenante, en clôture de saison les 10 et 11/07 : Living Room Dancers, de la compagnie Nicole Seiler, propose au public de déambuler dans les rues de Mamer. Des danseurs amateurs, recrutés par petite annonce, seront visibles aux fenêtres de certaines maisons indiquées sur un plan.  Ceux qui souhaitent faire partie du projet peuvent contacter info@kinneksbond.lu.

Toute la programmation du Kinneksbond est à découvrir en cliquant ici.

 

Au Théâtre d’Esch

Photo: Boshua

Le Théâtre d’Esch a toujours été une scène ouverte à la danse mais la venue de la nouvelle directrice, Carole Lorang, bouscule un peu le cadre. Signe des temps: la saison y démarre à haut tempo les 5 et 6/10 avec La  finale de Josette Baïzun spectacle venu de Suresnes, la Mecque du Hip Hop en France.

On peut se réjouir de voir que le premier artiste associé du Théâtre est une artiste, qui plus est une chorégraphe. La talentueuse Simone Mousset, qui joue avec l’humour et l’ironie pour thématiser des sujets de société, va pouvoir y développer pendant trois ans des projets ainsi que des échanges privilégiés avec le public. Elle reprend du 28 au 30 /06  2020 sa pièce Bal, qui lui avait valu le Lëtzebuerger Danzpräis en 2017.

Il est très rare de voir  au Luxembourg un spectacle de Jean-Claude Gallotta, l’un des pères de la nouvelle danse française. Aussi faut-il  absolument noter à son agenda le 3/03  L’Homme à tête de chou, une pièce qu’il a créée en 2009 et reprise en 2019 sur des musiques d’Alain Bashung et de Serge Gainsbourg.

Toute la programmation du Théâtre d’Esch est à découvrir en cliquant ici.

 

Au CAPE d’Ettelbruck

La programmation du CAPE est moins axée sur la danse qu’à l’époque de l’ancienne directrice – désormais à Neimënster – Ainhoa Achutegui mais son successeur, Carl Adalsteinsson, a lui aussi quelques belles cartes en main qui justifient le déplacement vers la capitale du Nord, pour ceux qui n’habitent pas dans la région.

A ne pas manquer les 27 et 28/02, la nouvelle création et première pièce d’envergure de Baptiste Hilbert et Catarina Barbosa, Shoot the Cameraman. Deux danseurs (Catarina Barbosa et Georges Maikel) et deux cameramen (Pedro Barbosa et Catherine Dauphin) sont sur scène dans un spectacle où il est question de manipulation de l’image et du mouvement. Plusieurs résidences, notamment à Annonay en France et au sein du réseau européen Grand Luxe, ont permis de développer ce projet que l’on est curieux de découvrir.

« Shoot the cameraman » de Baptiste Hilbert et Catarina Barbosa (photo:Pedro Barbosa)

La nouvelle création de Simone Mousset, The Passion of Andrea 2 fait escale à Ettelbruck le 15 novembre. On a pu en voir quelques extraits prometteurs. Après Bal (2017), la barre est placée haut.

Un autre coup de coeur, cette fois du côté des spectacles invités: la National Dance Company Wales présente le 15/05 Tundra, du très talentueux Marcos Morau (La Veronal) que l’on voit aussi régulièrement au Grand Théâtre. Le folklore russe revisité par un chorégraphe espagnol !

La programmation du CAPE est à découvrir ici.

 

Au Mierscher Kulturhaus

La précédente directrice, Karin Kremer, soutenait la danse contre vents et marées. Son successeur, Claude Mangen, a d’autres priorités. Soit. Heureusement, l’initiative BlanContact, lancée il y a plus de dix ans, a survécu à ce repositionnement. Les spectacles réunissent sur scène des danseurs professionnels et amateurs, valides et handicapés. Chaque création représente deux ans de travail. Le résultat est généralement un tour de force artistique et humain. On a hâte de découvrir la nouvelle production, R.E.F.L.E.X.E.S , sous la direction de Annick Pütz et Thierry Raymond (du 23 au 26/04 à Mersch, le 15/05 au Grand Théâtre de Luxembourg).

La programmation du Mierscher Kulturhaus est à découvrir ici.

 

Au Théâtre National du Luxembourg

Le TNL, route de Longwy, n’est pas une scène majeure de la danse au Luxembourg mais sa création annuelle vaut généralement le détour. Cette année, une pièce rend hommage au dynamisme de la danse luxembourgeoise à travers un casting insolite – et peut-être explosif. Le dramaturge Andreas Wagner est l’aîné de la bande de MayWeDance, programmé comme il se doit au mois de mai (du 26/05 au 29/05). On retrouve sur scène deux partenaires de longue date, les danseurs et chorégraphes Sylvia Camarda et Jean-Guillaume Weis. La jeunette est Léa Tirabasso, dont l’univers teinté de surréalisme pourrait servir de liant entre les différents protagonistes aux personnalités bien trempées.

Plus d’infos en cliquant ici.

 

Last but not Least… au Grand Théâtre

Le Grand Théâtre de Luxembourg est tellement incontournable que l’on peut se demander s’il a sa place dans une chronique sur les pièces hors des sentiers battus. Eh bien oui, quand même !

À côté des stars incontournables dont les spectacles sont probablement déjà sold out, on va enfin voir sur cette scène une pièce de la compagnie Wim Vandekeybus, une référence en Belgique depuis une trentaine d’années, mais qui n’avait pas encore été invitée (les 6 et 7/02). Une étoile montante, le collectif « post internet »  (La)Horde, est aussi à l’affiche (les 26 et 27/06). Enfin, on est très curieux de voir la recréation, 25 ans après, d’une pièce culte du Théâtre physique britannique, Enter Achille signée par Lloyd Newson (les 21 et 22/03).

« Trap Town » de Wim Vandekeybus (photo: Danny Willems)

Côté luxembourgeois, la saison 2019-2020 est prometteuse avec la possibilité de découvrir quatre créations. Jean-Guillaume Weis est attendu en ouverture (les 25 et 26/09) avec Season, une pièce pour laquelle il a enfin les moyens dont il rêvait: une compagnie professionnelle de neuf danseurs (Spellboun Contemporary Ballet, basée en Italie) qui va danser sur la musique de Vivaldi interprétée live par l’Orchestre de Chambre de Luxembourg, une phalange décidément très investie en danse !

A noter aussi les créations que l’on a déjà évoqué plus haut: Simone Mousset dans The Passion of Andrea 2 (13 et 14/11), le projet R.E.F.L.E.X.E.S de BlanContact (15/05), Baptiste Hilbert et Catarina Barbosa dans Shoot the Cameraman (18/06).

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Marie-Laure Rolland

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