La Glaneuse
  • Accueil
  • Les Rencontres
    • Nouvelle projection : ANNE-MAREIKE HESS – LE CORPS…

      31 janvier 2023

      Hélène van den Kerchove : «Au départ, il faut…

      30 juin 2022

      Avec Seppe Baeyens : drôles d’oiseaux à Bonnevoie

      28 juin 2022

      Making-of : ANNE-MAREIKE HESS – LE CORPS EN…

      27 mai 2022

      Entretien avec José Galán : « le goût du…

      19 avril 2022

  • La Récolte
    • En immersion dans l’univers féérique de Blanca Li

      28 décembre 2022

      Simone Mousset entre faunes et mammouth

      13 décembre 2022

      Botis Seva dans la nuit des temps

      1 décembre 2022

      Les identités troubles du collectif Knowedge

      29 novembre 2022

      Avec Robyn Orlin, en voyage intranquille

      22 novembre 2022

  • La Croisée des Chemins
    • Dido & Aeneas revisité : To love or not…

      5 mai 2022

      La Junior Company CND Luxembourg entre en scène…

      21 décembre 2021

      Georges Maikel : en résidence artistique à la maison

      14 octobre 2020

      Réalité virtuelle et buto : mon expérience de « Sublimation »…

      12 mars 2020

      Même pas peur du Butô !

      25 octobre 2019

  • Champ Libre
    • La scène de la danse reprend son souffle

      22 septembre 2022

      Carte blanche : la danse contemporaine pour les…

      22 mars 2022

      Le Danzpräis 2021 pour Elisabeth Schilling

      18 septembre 2021

      10 ans du Hip Hop Marathon : permis de…

      21 mai 2021

      Réson(d)ance : casting féminin pour une soirée hors cadre

      18 mai 2021

  • A propos

La Glaneuse

Le webzine de Marie-Laure Rolland pour entrer dans la danse

  • Accueil
  • Les Rencontres
    • Nouvelle projection : ANNE-MAREIKE HESS – LE CORPS…

      31 janvier 2023

      Hélène van den Kerchove : «Au départ, il faut…

      30 juin 2022

      Avec Seppe Baeyens : drôles d’oiseaux à Bonnevoie

      28 juin 2022

      Making-of : ANNE-MAREIKE HESS – LE CORPS EN…

      27 mai 2022

      Entretien avec José Galán : « le goût du…

      19 avril 2022

  • La Récolte
    • En immersion dans l’univers féérique de Blanca Li

      28 décembre 2022

      Simone Mousset entre faunes et mammouth

      13 décembre 2022

      Botis Seva dans la nuit des temps

      1 décembre 2022

      Les identités troubles du collectif Knowedge

      29 novembre 2022

      Avec Robyn Orlin, en voyage intranquille

      22 novembre 2022

  • La Croisée des Chemins
    • Dido & Aeneas revisité : To love or not…

      5 mai 2022

      La Junior Company CND Luxembourg entre en scène…

      21 décembre 2021

      Georges Maikel : en résidence artistique à la maison

      14 octobre 2020

      Réalité virtuelle et buto : mon expérience de « Sublimation »…

      12 mars 2020

      Même pas peur du Butô !

      25 octobre 2019

  • Champ Libre
    • La scène de la danse reprend son souffle

      22 septembre 2022

      Carte blanche : la danse contemporaine pour les…

      22 mars 2022

      Le Danzpräis 2021 pour Elisabeth Schilling

      18 septembre 2021

      10 ans du Hip Hop Marathon : permis de…

      21 mai 2021

      Réson(d)ance : casting féminin pour une soirée hors cadre

      18 mai 2021

  • A propos

« Shoot the cameraman »  : le spectateur pris entre deux feux

29 février 2020
« Shoot the cameraman »  : le spectateur pris entre deux feux
"Shoot the cameraman" de Baptiste Hilbert (photo: Boshua)

Il faut la fougue de la jeunesse pour se lancer dans des projets non balisés. Shoot the Cameraman, du chorégraphe Baptiste Hilbert, est l’histoire d’un drame passionnel qui confronte deux danseurs et deux vidéastes qui les filment en direct. Cette  pièce ambitieuse soulève la question de l’omniprésence de l’image dans nos vies et de son contrôle, tout en prenant à partie le spectateur.

La vidéo est entrée de longue date sur les scènes de danse. Dès les années 1970, Merce Cunningham expérimentait les possibilités de ce medium susceptible de multiplier les points de vue, en créant des chorégraphies spécifiquement pour la vidéo. Depuis, celle-ci n’a cessé d’être utilisée par les chorégraphes. Le plus souvent, il s’agit d’une projection vidéo en toile de fond d’une action qui se déroule au premier plan. Mais la vidéo peut aussi se concevoir comme un prolongement «back stage» de l’action sur scène – comme dans TrapTown de Wim Vandekeybus. Ou alors se pose la question de l’interactivité avec la caméra. On pense notamment aux détournements poétiques d’un Philippe Decouflé ou aux images voyeuses d’un Peeping Tom.

L’originalité de Shoot the Cameraman, créée par Baptiste Hilbert pour la compagnie AWA As We Are, n’est pas la présence d’une caméra sur scène, mais le fait que deux caméramans soient partie prenante dans le scénario. Un parti pris qui fait sens, à l’heure où les nouveaux outils de communication bouleversent nos comportements. Qui maîtrise encore sa propre image ? Sommes-nous victimes ou complices de ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux ? Qui en a le contrôle ?

La pièce – dont la première a été présentée le 27 février 2020 au CAPE d’Ettelbruck – est une sorte de drame conjugal qui entraîne d’emblée le public dans l’action – nous ne dévoilerons pas l’entrée en matière, originale et efficace, qui le prend en quelque sorte entre deux feux. Sur le plateau évolue un couple (les danseurs Georges Maikel et Catarina Barbosa) dont les faits et gestes sont captés par deux caméramans (Pedro Barbosa et Catherine Dauphin). La présence des vidéastes se fait de plus en plus intrusive au fil de la pièce, à mesure que les relations au sein du couple évoluent. La jeune épouse, d’abord soumise, s’émancipe jusqu’à tenter de prendre le contrôle de la situation. Ses manoeuvres pour récupérer la caméra, outil de pouvoir puisqu’elle contrôle l’image, polarisent les changements dans les rapports de force.

Exercice sans filet

Les costumes (signés Charlotte Pareja) des quatre interprètes évoquent la bourgeoisie de l’entre-deux guerres. L’anachronisme entre les tenues des interprètes et le matériel technique sur scène perturbe les repères. La musique de Guillaume Jullien ajoute à la confusion en remixant en mode électro-acoustique des tubes de la musique classique (de Vivaldi à Prokofiev). Il n’y a pas d’indice spatio-temporel sur cette scène vide de tout décor, à l’exception d’un écran en fond de plateau. Par intermittence, le public s’y reflète, rappelant qu’il est partie prenante à double titre : en tant que voyeur mais aussi maître de décider s’il regarde l’action en direct, ou par le prisme de la projection vidéo. On devine également, derrière le public, le chorégraphe aux manettes de la régie vidéo réalisée en direct.

« Shoot the cameraman » de Baptiste Hilbert (photo: Boshua)

Cette pièce est donc construite avec une multitude de points de vue et de strates dramaturgiques qui en font un projet stimulant. Baptiste Hilbert s’y est lancé avec seulement un solo et un duo à son actif de jeune chorégraphe. Cela  prouve qu’il n’a pas froid aux yeux. Une qualité pour faire bouger les lignes, même si cela implique aussi de la persévérance pour être capable de peaufiner son propos.

La pièce soulève de nombreux défis, à commencer par les contraintes de la diffusion vidéo en direct. Si la technique flanche, même partiellement, le propos tombe complètement. On peut se demander si les recherches techniques ne se sont pas faites en partie au détriment de la créativité visuelle qui aurait pu être poussée plus loin. Certaines prises de vues apportent une vraie plus-value, d’autres semblent contre-productives dans la mesure où elles n’ajoutent pas grand-chose à la dramaturgie, voire l’affaiblissent.

Un duo sous contrôle

Le défi se situe aussi au niveau de la narration et de la chorégraphie, dont les intensités fluctuent au fil de la pièce. L’action se concentre tout d’abord sur le couple. Leurs états d’âme sont remarquablement interprétés par les deux danseurs, dans une gestuelle expressive jusque dans les mouvements du visage. Georges Maikel, dont les qualités d’interprétation ne sont plus à démontrer, est époustouflant dans sa manière de jouer avec les stéréotypes tout en donnant chair et sensibilité à  son personnage dominateur. Sa stature musculeuse et étonnamment souple contraste avec la silhouette filiforme et agile de Catarina Barbosa. Leur duo fusionnel, vertical, comme enfermé dans le cercle des caméramans qui tournent autour d’eux, laisse échapper des signaux de désunion. Corps de la femme qui s’esquive.  Homme qui tente de la récupérer avant de s’enfoncer dans un délire mégalomaniaque. Les caméramans entrent alors dans la danse de manière plus active, plus intéressante aussi d’un point de vue dramaturgique et visuel.

La fin du spectacle, par son côté burlesque, vient rajouter une nouvelle couche assez improbable mais qui peut se défendre. Au fond, tout cela ne relève-t-il pas du show ?

Marie-Laure Rolland

Baptiste Hilbert : « Shoot the cameraman », est programmé le 18 juin 2020 au Grand Théâtre de Luxembourg

 

Plus en savoir plus, découvrez ici l’interview vidéo de Baptiste Hilbert à propos de Shoot the Cameraman.

Télécharger au format PDF
0 commentaire
0
Facebook Twitter Google + Pinterest
Article précédent
Season 1 / Episode 1 – Anne-Mareike Hess : my Life as a Choreographer
Article suivant
La danse en mars : des pièces cultes à l’affiche

Vous aimerez aussi

Le spectateur sous liberté conditionnelle

17 septembre 2018

Les liaisons dangeureuses de Jan Martens

9 février 2020

L’art contemporain selon Martin Zimmermann

16 janvier 2019

Simone Mousset entre faunes et mammouth

13 décembre 2022

Sidi Larbi Cherkaoui et Colin Dunne : une « Session »...

22 janvier 2020

Quand Preljocaj dialogue avec un ex Daft Punk

19 septembre 2022

Simone Mousset ou l’art du recyclage

30 juin 2021

« The Passion of Andrea 2 » : la saine...

18 novembre 2019

« Sieben » de Jill Crovisier : exercice de remise au pas

4 juin 2018

Des étoiles de toutes les galaxies se retrouvent...

28 mai 2018

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Newsletter

Si vous voulez vous tenir informé(e) de l’actualité et événements importants concernant La Glaneuse, abonnez-vous à la newsletter.

Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement.

Rester en contact

Facebook Email RSS

Recherche

La Glaneuse

La Glaneuse

Cliquez sur le logo pour en savoir plus sur le projet
de Marie-Laure Rolland

La Glaneuse sur youtube

La Glaneuse sur youtube
  • Facebook
  • Youtube
  • Email
  • RSS

@2018 - LaGlaneuse.lu est hébergé chez OVH - Tous droits réservés sur les textes. Création du logo: Antoine Grimée - Politique de confidentialité


Retour en haut