La Glaneuse
  • Accueil
  • Les Rencontres
    • Entretien avec José Galán : « le goût du…

      19 avril 2022

      Esch 2022 : Lucoda veut faire swinger le…

      15 février 2022

      Simone Mousset au Klap – Maison de la…

      3 novembre 2021

      Les leçons d’une année « cauchemardesque » pour la danse…

      11 janvier 2021

      Emanuela Iacopini ou la sagesse du corps

      10 novembre 2020

  • La Récolte
    • SAHASA de Jill Crovisier : « feel good » et vitaminé

      2 mai 2022

      The Assembly : le paradoxe d’une superbe aventure…

      4 mars 2022

      « Dear Mum » : la jeunesse crucifiée d’un homosexuel

      23 février 2022

      Quand danse rime avec persévérance

      31 janvier 2022

      Anne-Mareike Hess : Une rêveuse au féminin pluriel

      10 janvier 2022

  • La Croisée des Chemins
    • Dido & Aeneas revisité : To love or not…

      5 mai 2022

      La Junior Company CND Luxembourg entre en scène…

      21 décembre 2021

      Georges Maikel : en résidence artistique à la maison

      14 octobre 2020

      Réalité virtuelle et buto : mon expérience de « Sublimation »…

      12 mars 2020

      Même pas peur du Butô !

      25 octobre 2019

  • Champ Libre
    • Carte blanche : la danse contemporaine pour les…

      22 mars 2022

      Le Danzpräis 2021 pour Elisabeth Schilling

      18 septembre 2021

      10 ans du Hip Hop Marathon : permis de…

      21 mai 2021

      Réson(d)ance : casting féminin pour une soirée hors cadre

      18 mai 2021

      K+A : la culture urbaine en résidence à…

      7 mai 2021

  • A propos

La Glaneuse

Le webzine de Marie-Laure Rolland pour entrer dans la danse

  • Accueil
  • Les Rencontres
    • Entretien avec José Galán : « le goût du…

      19 avril 2022

      Esch 2022 : Lucoda veut faire swinger le…

      15 février 2022

      Simone Mousset au Klap – Maison de la…

      3 novembre 2021

      Les leçons d’une année « cauchemardesque » pour la danse…

      11 janvier 2021

      Emanuela Iacopini ou la sagesse du corps

      10 novembre 2020

  • La Récolte
    • SAHASA de Jill Crovisier : « feel good » et vitaminé

      2 mai 2022

      The Assembly : le paradoxe d’une superbe aventure…

      4 mars 2022

      « Dear Mum » : la jeunesse crucifiée d’un homosexuel

      23 février 2022

      Quand danse rime avec persévérance

      31 janvier 2022

      Anne-Mareike Hess : Une rêveuse au féminin pluriel

      10 janvier 2022

  • La Croisée des Chemins
    • Dido & Aeneas revisité : To love or not…

      5 mai 2022

      La Junior Company CND Luxembourg entre en scène…

      21 décembre 2021

      Georges Maikel : en résidence artistique à la maison

      14 octobre 2020

      Réalité virtuelle et buto : mon expérience de « Sublimation »…

      12 mars 2020

      Même pas peur du Butô !

      25 octobre 2019

  • Champ Libre
    • Carte blanche : la danse contemporaine pour les…

      22 mars 2022

      Le Danzpräis 2021 pour Elisabeth Schilling

      18 septembre 2021

      10 ans du Hip Hop Marathon : permis de…

      21 mai 2021

      Réson(d)ance : casting féminin pour une soirée hors cadre

      18 mai 2021

      K+A : la culture urbaine en résidence à…

      7 mai 2021

  • A propos

Kontakthof de Pina Bausch entre Metoo, woke et cancel cultures

6 décembre 2021
Kontakthof de Pina Bausch entre Metoo, woke et cancel cultures
"Kontakthof" de Pina_Bausch (photo: Reiner Pfisterer)

La pièce culte de la chorégraphe de Wuppertal s’est dévoilée sur les planches du Grand Théâtre de Luxembourg comme une œuvre teintée d’une certaine patine, mais aussi extrêmement actuelle.

Par Marie-Laure Rolland

Pas de distanciation ce soir-là entre les spectateurs assis dans la salle du Grand Théâtre de Luxembourg, même si le masque a fait sa réapparition sur les visages, en plus du Covid-check à l’entrée. Nous sommes assis côte à côte. Face à nous, en robe de soirée ou costumes, les 22 personnages de Kontakthof sont installés sur des chaises noires qui encadrent la scène, dans un décor de salle de théâtre années 1900.

Cette mise en abîme tout au long du spectacle, soulignée par les regards appuyés que les danseurs nous tendent, questionne en premier lieu notre raison d’être là, tous ensemble, pendant 2h50, alors que la psychose de la pandémie enfle de nouveau.

Ce besoin de l’autre, de le toucher, le percuter, l’éviter, le jauger, d’en rire ou de le consoler, de l’aimer ou le détester, le séduire ou le fuir, toute cette humanité mise en scène dans cette pièce iconique du Tanztheater de Pina Bausch vient percuter notre environnement commandé par le « sans contact », la « distanciation » et les « gestes barrières». Alors que le Covid grignote les esprits et diffuse la peur de l’autre, Kontakthof a la vertu thérapeutique de montrer que cette peur peut s’apprivoiser.

Quarante ans avant #Metoo

Vaut-il mieux être seul ou ensemble ? Tel est l’un des questionnements qui sous-tend la pièce et qui garde toute sa pertinence dans une société de plus en plus individualiste.

Ah l’amour ! Un champ labouré par la chorégraphe (1940-2009) tout au long de son œuvre. Mais y a-t-il autre sujet plus essentiel ? L’une attend désespérément son « Liebling » ! L’autre « want to be alone »! Les corps évoluent sans cesse entre contact et distance, trajectoires individuelles et mouvements de groupe. Quarante ans avant #Metoo, Pina Bausch ne cache rien de la violence des relations entre les hommes et les femmes, mais ses personnages ne cessent de se relever, d’être comme « sauvés par le gong » avec l’irruption du collectif dans les tragédies individuelles, à moins qu’un individu ne percute un groupe toxique pour le détourner de sa proie – comme dans cette scène suggestive et glaçante où une femme sidérée est engloutie par les caresses de plus en plus malveillantes d’un groupe d’hommes.

« Kontakthof » de Pina_Bausch (photo: Reiner Pfisterer)

Des lignes qui ont bougé

Voir Kontakthof aujourd’hui permet aussi de prendre la température du féminisme, de mesurer la distance parcourue par la société depuis la fin des années 1970, période phare de la conquête des droits des femmes, avant un certain repli.

Plusieurs générations de femmes sont présentes sur scène. Les plus jeunes pourraient être les petites filles de celles qui ont créé la pièce en 1978. Les voir évoluer en robes satinées moulantes et talons aiguilles a quelque chose d’anachronique, à l’heure de la génération baskets. Mais derrière cette image un peu vintage, reflet d’une « certaine idée de la femme » qui en fait toujours fantasmer certains, le potentiel subversif n’a rien perdu de sa fraicheur. Les danseuses du Kontatkhof passent sans doute plus de temps pieds nus que chaussées. Elles sont bien plus libres en somme que ces hommes qui restent tout au long de la représentation engoncés dans leurs costumes et mocassins en cuir.

Il est frappant aussi de voir à quel point les gestes sont uniformes, sans distinction de genre. Les stéréotypes aussi bien féminins que masculins sont incarnés par les hommes comme par les femmes, lesquelles n’hésitent pas à donner des leçons à leurs partenaires lorsqu’il s’agit de déhancher leur pelvis.

Les gardiens du temple

En revanche, la pièce date un peu sur le plan de la conquête des droits des personnes queers. A l’heure du mouvement « woke », on peut se demander si Pina Bausch n’aurait pas aujourd’hui mis en scène des couples homosexuels et introduit davantage de diversité dans son casting (qui a quand même le mérite de brasser les générations). Ses héritiers de Wuppertal, pour leur part, n’en ont pas fait le choix et on les comprend : cela nous offre un marqueur d’une époque, et par là-même matière à réflexion.

Toujours dans cette logique de « gardienne du temple », l’intendante du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, Bettina Wagner-Bergelt, explicite dans la brochure qui accompagne la pièce l’utilisation de deux chansons controversées : un tango de Juan Llossas, dont on sait désormais qu’il a été écrit par un musicien fachiste, et une chanson populaire, « Gnädige Frau… », aux propos qui peuvent prêter à controverse par leur côté sexiste ou raciste. Une manière intelligente d’ouvrir la discussion, sans céder à la « cancel culture ».

Télécharger au format PDF
0 commentaire
0
Facebook Twitter Google + Pinterest
Article précédent
« My Cat is a Unicorn »  … ou pourquoi Nobody’s perfect
Article suivant
Des nouveaux talents qui n’ont pas dit leur dernier mot

Vous aimerez aussi

Lorsque Mourad Merzouki joue les alchimistes

15 mars 2018

Les liaisons dangeureuses de Jan Martens

9 février 2020

Anne-Mareike Hess à l’assaut de ses peurs

10 décembre 2018

Projet Premier(s) Pas : pour un nouveau départ

4 février 2020

Lorsque Blanca Li – et le public avec...

6 juin 2018

Ces Spectres qui continuent à nous hanter

21 novembre 2018

Le MEGA show de Gauthier Dance

22 mai 2019

Le spectateur sous liberté conditionnelle

17 septembre 2018

« The Passion of Andrea 2 » : la saine...

18 novembre 2019

« Nutcracker » de Hannah Ma : la danse comme...

19 décembre 2019

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Newsletter

Si vous voulez vous tenir informé(e) de l’actualité et événements importants concernant La Glaneuse, abonnez-vous à la newsletter.

Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement.

Rester en contact

Facebook Email RSS

Recherche

La Glaneuse

La Glaneuse

Cliquez sur le logo pour en savoir plus sur le projet
de Marie-Laure Rolland

La Glaneuse sur youtube

La Glaneuse sur youtube
  • Facebook
  • Youtube
  • Email
  • RSS

@2018 - LaGlaneuse.lu est hébergé chez OVH - Tous droits réservés sur les textes. Création du logo: Antoine Grimée - Politique de confidentialité


Retour en haut