Si vous aimez sortir des sentiers battus, vous avez l’embarras du choix avant Noël. Pas moins de six créations sont à l’affiche sur la scène de la danse au Luxembourg ! Voici le programme.
Le Luxembourgeois Georges Maikel Pires Monteiro présente My Cat is a Unicorn, sa première pièce de groupe (pour quatre danseuses dont Piera Jovic, qui m’impressionnée dans la dernière pièce d’Elisabeth Schilling). Ce chorégraphe à la sensibilité à fleur de peau interroge la notion de «perfection», une thématique qui interroge bien sûr les artistes mais aussi chacun d’entre nous, confronté au regard de l’autre.
La superactive Jill Crovisier crée sa deuxième pièce pour jeune public (à partir de 8 ans), intitulée SAHASA, avec Lynn Jung, Isaiah Wilson et Sven Fielitz sur une musique de Damiano Picci. Cette pièce est un cocktail de danse contemporaine, football freestyle, freerun et vidéo qui met en avant l’audace et la créativité. Deux qualités qui vont à Jill Crovisier comme un gant.
Après sa résidence au Luxembourg, l’Israélien Yuval Pick, qui est aussi directeur du Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape, présente la première internationale de sa nouvelle création, FutureNow. Une pièce sur l’enfance et la construction de soi, créée avec la complicité de quatre danseurs de sa compagnie.
° Les 3 et 4 décembre à 19h au TROIS-CL
Les jeunes chorégraphes sont à l’honneur à la Banannefabrik de Bonnevoie. Après son solo AdH(A)rA, l’hyperactive Rhiannon Morgan présente une nouvelle création pour deux danseurs, intitulée Clementine. Elle est sur scène avec Giovanni Zazzera pour explorer le labyrinthe des relations amoureuses, sous l’oeil complice d’Antoine Colla comme consultant artistique.
Cette même soirée, William Cardoso présente sa première création au TROIS-CL. Ce très athlétique danseur, remarqué dans le Boléro de Jill Crovisier, présente Raum, « un endroit de rencontre avec nos démons, nos peurs et nos pardons » où il est en duo avec Cheyenne Vallejo.
Léa Tirabasso est de retour avec Starving Dingoes, pour cinq danseurs parmi lesquels Catarina Barbosa, qui faisait déjà partie de sa superbe pièce précédente, The Ephemeral Life of an Octopus. La chorégraphe aime les situations et les personnages borderlines. Une fois de plus, elle nous plonge dans cette rage de vivre qui nous met en mouvement, mais nous confronte aussi aux autres.
- Les 11 et 12 décembre au TROIS-CL Après ses deux premiers opus autour de la question de l’héritage, qui avaient permis de découvrir son vocabulaire gestuel singulier, entre tensions et contorsions, séduction et provocation, Sarah Baltzinger présente à Luxembourg Rouge est une couleur froide, le troisième volet. Cette pièce pour quatre danseurs mêle la création chorégraphique, la performance musicale et les arts visuels. Il y est question du processus de transition identitaire et de l’ambivalence qui existe en chacun.e de nous.
- Les 17-18-19 décembre à Neimënster
La pièce était à l’affiche l’année passée et a dû être reprogrammée en raison de la pandémie. Anne-Mareike Hess présente enfin son solo Dreamer, une pièce au croisement du réel et de l’imagination, des sensations et des fantasmes. Alors que sa précédente pièce, Warrior, interrogeait les stéréotypes masculins, elle s’intéresse cette fois à la figure féminine.
Cette pièce fait l’objet d’un film documentaire que je réalise avec Bohumil Kostohryz. Nous serons au rendez-vous de Neimënster où nous espérons que vous viendrez partager votre avis devant la caméra à l’issue de la représentation !
- Mes autres coups de cœur à venir : la pièce culte Kontakthof de Pina Bausch du 2 au 5 décembre au Grand Théâtre ; l’hommage de Jean-Claude Gallotta à Merce Cunningham dans Le jour se lève, le 11 décembre au Théâtre d’Esch ; Tundra de Marcus Morau et Caroline Finn avec la National Dance Company Wales, le 17 décembre au CAPE d’Ettelbruck.
Marie-Laure Rolland