Il y a des réalités qu’on préfère glisser sous le tapis. Mais les non-dits qui s’accumulent un jour débordent, comme un flux irrépressible qui doit sortir faute de quoi tout risque d’exploser. C’est cette intensité que fait ressentir Papaya, la performance de Jennifer Lopes Santos et melissandre varin autour des « eaux troubles afro-diasporiques ».
Marie-Laure Rolland
Des pièces de Jean-Guillaume Weis et Jill Crovisier étaient à l’affiche d’une soirée dédiée à la danse-théâtre organisée au Trifolion d’Echternach. Le programme, « inédit », était aussi inégal.
La chorégraphe Anne-Mareike Hess conclut sa trilogie sur le corps féminin par un véritable tour de force. En 45 minutes et avec un dispositif scénique minimal, elle donne à voir l’histoire de siècles d’oppression, sans complaisance sur la responsabilité des femmes elles-mêmes dans un système qui commence à se fissurer.
Les Quatre Saisons de Vivaldi étaient au cœur d’une soirée ambitieuse et contrastée programmée au Grand Théâtre de Luxembourg. À l’affiche : deux pièces de danse signées Jean-Guillaume Weis et Elisabeth Schilling, avec l’Orchestre de Chambre du Luxembourg et l’étoile montante de la scène musicale britannique, la compositrice Anna Meredith.
Que croire ? Qui croire ? Vaste sujet dont on sent bien qu’il touche une corde sensible pour chacun d’entre nous. Le chorégraphe Giovanni Zazzera parvient à donner forme à cette angoisse existentielle de l’homme contemporain à travers trois petites pièces contrastées et finement ciselées qui forment le projet Triptyque.
Après Casse-Noisette et Don Juan, le Luxembourg Ballet sous la direction de Volha Kastsel a revisité un autre ballet culte, cette fois autour de la figure de Carmen. Servie par un casting de haut niveau avec plusieurs solistes ukrainiens, cette version peut se lire comme une ode aussi radicale que facétieuse à la liberté.
Le Théatre National de Luxembourg a pris des allures de carnaval pour la création de We Thought We Knew What We Were Doing. La peinture gicle dans tous les sens sur la scène qui devient au fil des 60 minutes de spectacle une sorte de tableau vivant à la fois déconcertant et jubilatoire. Une démonstration réussie sur terrain glissant.
Continuer à danser. Malgré la guerre omniprésente à l’esprit. Quatre danseurs ukrainiens sont à l’affiche de Carmen, la nouvelle création du Luxembourg Ballet sous la direction de Volha Kastsel. J’ai pu les rencontrer avant la première.
Un jeune Luxembourgeois était sur la scène du Aalto-Theater de Essen en octobre dernier pour danser une pièce du lauréat du Prix allemand de la danse 2022. Une chance inouïe pour Louis Steinmetz, mais aussi le fruit du talent, d’une volonté de fer et d’un brin de culot. Depuis 2019, il fait partie du Ballet du Staatstheater de Hanovre sous la direction artistique de Marco Goecke.
C’est toujours un plaisir de retrouver les incroyables danseurs du Nederlands Dans Theater. La jeune garde (NDT 2) s’est produite sur la scène du Grand Théâtre de Luxembourg avec trois pièces signées par l’incontournable Marco Goecke mais aussi Eward Clug ainsi que le jeune et talentueux Nadav Zelner.